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Vouloir progresser ou vouloir être parfait ?

L’honnête homme remonte la pente, l’homme vulgaire la descend.

Confucius

– Pour Confucius, l’homme n’est ni bon, ni mauvais, il est perfectible. Selon lui, travailler à devenir pleinement humain, c’est se construire soi-même, en partant de ses potentiels et en s’appliquant inlassablement à les développer.

– D’après Don Miguel Ruiz, un des quatre, pardon cinq, accords toltèques est de : 
« Faire toujours de son mieux ».

Dans l’ennéagramme, le profil-type « 1 » est le perfectionniste. Il a tendance à croire qu’il n’y a qu’une « bonne » façon de faire les choses. Il se considère souvent comme un défenseur de l’intégrité et de l’éthique et peut retarder une décision par peur de faire une erreur, qu’il considère comme un échec. Il est rigoureux, honnête, besogneux. Il n’aime pas être pris en faute. Perdre le contrôle sur lui-même, sur les choses et les événements est une épreuve quasi humiliante. Il peut devenir son propre bourreau, parfois celui des autres. Enfant, ce profil a manqué de compliments et est encore marqué par les critiques de ses parents et de ses proches. Ce qui a développé un sentiment de culpabilité de ne jamais être « assez ».

– Pour d’autres :
« Le mieux est l’ennemi du bien ».

Et pour citer une réplique culte dans un film de Billy Wilder :
« Nobody’s perfect ».


Définition du terme « parfait »

  • Qui est ce qu’il est de façon absolue, sans la moindre restriction : Un cercle parfait.
  • Qui est tel au plus haut degré ; complet, total : Il est d’une correction parfaite. Un parfait homme du monde.
  • Qui a toutes les qualités qu’on attend de lui : Un secrétaire parfait. Le repas était parfait.
  • Biologie : Se dit d’un animal adulte, apte à se reproduire et ne grandissant plus. (L’insecte parfait est l’imago.)
  • Botanique : Se dit d’un vaisseau du bois formant un tube continu.
  • Chimie : Se dit d’un complexe dont les constituants sont entièrement dissimulés à leurs réactifs analytiques.

Deux angles de lecture, zoom sur les « zèbres » mais pas que…

1/ La propension naturelle du surdoué à vouloir être parfait

Il y a « bel et bien » une distinction entre la volonté de progresser et la quête obstinée de la perfection ; surtout dans un monde de nuances où le gris et la solution numéro trois ont leurs places. Autrement écrit, le perfectionnisme a ses avantages et ses inconvénients, ses vertus et ses méfaits. Un esprit affuté qui a le souci de bien faire est très recherché dans la vie professionnelle. Dans la sphère privée, le sens du détail peut être parfois très précieux, notamment en termes de communication, d’organisation et de gestion du temps. 

Orientée solution, j’établirai le lien entre la nature-même du zèbre, son avidité du perfectionnisme et les clés pour en éviter les dérives : immobilisme/procrastination/peur de l’échec/souci de plaire… Le tout, en rapport étroit avec son estime et sa confiance en lui.

Pour rappel, le zèbre a des particularités cognitives et affectives intéressantes vis à vis du perfectionnisme

– Besoin de précision ;
– Besoin de profondeur dans la relation ;
– Besoin de sens et de cohérence ;
– Un niveau d’exigence élevé ;
– Une sensibilité à l’injustice ;
– Des valeurs fortes, qui tendent vers l’idéalisme ;
– Etc.

Malgré son mode de fonctionnement qui le dote d’un certain nombre de qualités et de ressources, il doute beaucoup et peut manquer de confiance en lui.

J’en profite pour zoomer sur les sept préjugés à l’origine du manque de confiance. Péchés capitaux du H.P.I. ? 

1- « Je ne suis pas capable de »…

2- « J’ai besoin qu’on m’aime, qu’on m’apprécie, qu’on m’approuve »…

3- « Je me trouve nul »…

4- « Je dois faire toujours mieux »…

5- « Je n’arrive jamais à me décider »…

6- « Je me fais toujours du souci »…

7- « Je ne peux pas compter sur les autres et je dois toujours m’en méfier ».    

Extrait du livre de Frédéric Fanget : « Oser, thérapie de la confiance ».

Comme il perçoit le monde différemment et qu’il se « sent » fréquemment en décalage, le haut potentiel a tendance à compenser, sur-réagir, manquer de confiance et vouloir faire toujours mieux. C’est un cercle vicieux, plus il se remet en question, plus il corrige le trait, l’incitant parfois à procrastiner, voire à culpabiliser, après coup. Sa pensée foisonnante et l’intellectualisation vont jusqu’à le handicaper à agir. Il ne se sentira pas à la hauteur (la hauteur de quoi ? son potentiel reste haut). Il risque même de sombrer dans l’auto-sabotage… quel dommage !

Cela peut complètement nuire à sa santé, à sa communication professionnelle, amicale, conjugale et parentale, par un manque de lâcher prise. Et ce n’est pas rendre service à ses enfants, les graines de demain. Facile à dire, vous me direz. Là, s’ouvre un autre chapitre sur l’éducation positive, l’autorité douce, l’assertivité et j’en passe…

La peur de l’échec, la crainte de se tromper ont également tendance à lui gâcher son existence. D’autant qu’il se retrouve régulièrement au carrefour de décisions à prendre, par touches d’insatisfaction ou par crise de sens. Heureusement, sa lucidité peut le sauver et l’orienter vers des pistes de progrès adaptées, en restaurant son estime et sa confiance.


2/ Des clés simples et pragmatiques pour faire face au perfectionnisme excessif

Comment, donc, lui/vous permettre d’ajuster vos exigences, de capitaliser vos remarquables atouts, avec modération ? Par extension, ces pistes s’adressent à tous ceux qui veulent s’améliorer, progresser sans excès. Le Graal sera l’indulgence, progressive et concrète, qui laisse place à la sérénité et à l’action.

– Acceptez le droit à l’erreur ; vos erreurs et celles des autres
– Affrontez le regard et les jugements d’autrui, parfois normatifs, parfois erronés.
– Faites la paix avec un certain nombre de croyances et de dévalorisations ancrées, souvent non fondées.
– Faites table rase du passé ; valorisez vos compétences et expériences.
– Baissez le curseur de la critique et de l’intolérance qui peuvent friser la rigidité.
– Passez à l’action, au lieu de tergiverser et de penser qu’il y aura, un jour, une meilleure occasion.
– Adoptez la stratégie du « rien à fiche », si vous craignez de déplaire.
– Canalisez votre colère, intérieure et extérieure, par des techniques d’ancrage, de relaxation ou de méditation.
– Acceptez que nous pouvons tous être « imparfaits, libres et heureux », dixit Christophe André.

Et vous, quels sont vos remèdes ou prises de recul pour arrêter d’être parfait(e) ?  

Au plaisir de vous lire et à bientôt, au fil de l’O…

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